La vieille dame s’était levée comme tous les autres jours, de bonnes heures. Elle avait commencé par rendre visite aux chevaux, jetant un œil aux palefreniers qui s’occupaient parfaitement d’eux, parfois elle croisait un élève matinal et lui souriait, l’adolescent ou le jeune adulte lui répondait poliment et s’enfuyait. La directrice était quelqu’un de très impressionnante, pourtant quand elle en avait envie elle pouvait être très sympathique… Joana avait regagné son bureau, au plus haut étage du bâtiment administratif, de la elle avait une fenêtre sur le derrière du domaine, avec les différents bâtiments et enclos et une autre sur le devant du domaine où elle observait la grande allée bordée d’arbre. Allée par laquelle arrivait apparemment une jeune femme. Un peu encombrée par ses bagages mais Joana la reconnue, on n’attendait qu’une seule nouvelle venue aujourd’hui.
Prestement, Joana redescendit les marches, croisa deux professeurs et leurs souhaita une bonne journée. La directrice, habilla d’un pantalon noire et d’un chemisier blanc léger (il faisait plutôt chaud ce jour là), ouvrit grand la porte du bâtiment administratif et en descendit les marches, en cherchant la jeune femme des yeux. Elle était là, peu loin. Joana agita le bras dans sa direction et l’appela :

- Ohé las-bas ! ouhou !

Quand elle fut certaine d’être repérée, la directrice se dirigea vers la nouvelle professeure de saut. Autoritaire mais charmante, elle lui serra amicalement la main.

- Vous devez être Haylee Johnson, enchantée mademoiselle, je suis Joana Marxilla, la directrice.

Joana dévisagea rapidement sa nouvelle employé, elle faisait jeune mais mature, elle avait l'impression en la regardant qu'elle en avait déjà vu de belle dans sa vie. Son physique athlétique ne laissait pas de doute sur ses capacité de démonstration en cour si besoin en était.


[HJ : Ton cheval est arrivé la veille ou il doit arrivé dans la journée ? ou ?]

[On va dire qu'il va arriver là, enfin après mais dans la conversation]
Une femme d'un certain âge, assez impressionante, l'interpella. Elle sursauta, et se laissa serrer la main.
"- Oui, je suis Haylee Johnson. Enchantée madame Marxilla ! Je suis très heureuse d'être enfin arrivée ici ! C'est comme une seconde chance pour moi... Bon, mon poulain ne va pas tarder. Il a trois ans, c'est un mustang entier. Mais je ne tarderais pas à... Vous savez... Le rendre stérile. Ca sera mieux pour mes cours, et pour les concours aussi !"

Haylee soupira, puis repris :
"J'aimerai que vous sachiez quelque chose de très comprometant pour moi, mais qui ne nuira pas à mon travail (il vous que vous soyez au courant, madame) je suis une jeune maman, et à deux reprises, on m'a quitté pour ça. J'ai perdu le premier, mais j'ai maintenant une fille sans père, que j'aime de tout mon coeur. Je la verrai les week-end et pendant les vacances, mais je vous le redis, elle ne nuira aucunement à mon travail. Vous pensez peut-être que je me dévoile un peu vite face à vous, mais je voulais vraiment vous mettre au courant. Voilà, et je vous assure que vu déjà comment elle se débrouille aec son poney, ça sera une grande de cette académie plus tard !"

Elle souria à la femme qui se tenait devant et attendit sa réponse. Elle avait très peur de sa réaction.

La vieille femme aperçut la gène de la jeune professeure. Cela la fit sourire, que de conventions ! Joanna aimait changer les choses et laisser les gens libres ! C’était bien pour cela que la maison des étudiants était entièrement à leurs charge rien ne vaut l’expérimentation par ses propres erreurs.
Au bout de l’allée bordée d’arbre, le portail de l’académie s’ouvrit silencieusement, et un van déboula dans la cour.
Joanna en eut un haut le cœur, quel abruti pouvait conduire ainsi un van ! Il espérait qu’il était vide mais savait parfaitement que ce n’était pas le cas. La directrice laissa Haylee s’occuper du chauffeur, et passer un peu ses nerfs dessus, elle avait raison après tout, c’était son cheval qui était ainsi transporté le pauvre.

- Eternara Académie monsieur !

Cette petite avait bien saisit les valeurs de l’académie et Joanna sourit intérieurement, c’était vraiment une bonne recrue qu’elle accueillait.

- Hihihi ! Vous êtes sa môman ? M'en fou jveux la dirlo ! Héhéhé !
- Taisez-vous, c'est la directrice ! Bon, signons, et vous, vous nous rendez le poulain !

Joanna se décida à intervenir, Haylee bien énervée, partit chercher son pauvre poulain dans le van.

- Parfaitement monsieur, c’est bien moi la directrice de cette académie. Qu’attendez-vous de ma position ? Une recommandation ? Dans ce cas soyez certain que je ne manquerais pas de vous mentionner à votre patron. Je pensais que la compagnie auquel je fais toujours appel pour transporter mes chevaux appréciait notre fidélité, j’ai comme l’impression que nous sommes bien mal récompensé. Ce cheval était-il si lointain à aller chercher ? Connaissez-vous au moins votre métier ? Votre patron entendra parler de vos services, je gage que vous ne reverrez pas de van et de chevaux de si tôt ! Donnez-ça !

La directrice n’était pas très grande, oh que non mais sa voix autoritaire portait loin et elle savait en faire bon usage, elle pouvait réduire le moindre bonhomme impétueux au silence, pour le coup elle ne pensait pas que cela marcherait, ce type avait l’air dans les nuages. Joanna arracha les feuilles des mains du chauffeur et s’appuya sur le capot pour signer un petit encart réservée à la directrice en liaison avec l’entreprise de transport d’animaux. Une fois cela fait, elle lui jeta à la figure sans un regard, et observa Haylee qui arrivait avec son poulain. Un joli petit cheval que voilà. Joanna avait l’expérience, elle devina qu’il n’avait pas fini sa croissance mais que ce n’était pas un poney, il serait un peu plus grand mais resterait en cheville avec un poney français de selle de part sa taille et sa corpulence.
Le chauffeur lui dit quelque mots mais elle ne l’écouta pas le moins du monde, au contraire elle invita Haylee et son poulain vers la gauche des grands bâtiments, afin de rejoindre les quartiers des chevaux.

- Le voilà donc votre poulain ! Un bien joli modèle, mustang je crois que vous aviez précisé dans votre dossier. Comment l’avez-vous obtenu ? Le programme de régulation de la population mustang en liberté est très strict… sauf à certaine conditions.

Elle lui jeta un regard malicieux, elle se doutait que ce n’était pas une histoire ordinaire que la jeune femme allait raconter. Les deux femmes et le poulain contournèrent le bâtiment et virent s’ouvrir sous leurs yeux les aménagements pour les chevaux.